En tant que praticiens du droit (avocats, notaires, commissaires de justice, juristes) ou chercheurs, vous n’avez pas échappé à l’engouement autour de l’intelligence artificielle générative.
Nous recensons les meilleures IA juridiques disponibles avec leurs points forts et leurs points faibles. En fin d’article, nous vous renvoyons vers des ressources complémentaires.
Deux principaux types d’acteurs d’IA juridiques sont à distinguer : des acteurs traditionnels (LexisNexis, Dalloz, Lamy Liaisons, Lexbase ou encore Doctrine) de nouveaux acteurs issus de cette nouvelle vague de l’IA juridique (Ordalie, Jimini AI). De plus, certaines IA sont spécialisées dans la rédaction de contrats juridiques (Tomorro).
Cet article “Guide comparatif” est voué à être régulièrement mis à jour. Il est rédigé de manière totalement indépendante. Des fiches sur la prise en main de ces différentes IA seront prochainement disponibles !
Table des matières
- Table des matières
- Doctrine
- GenIA-L
- Lexis + AI
- Lamyline New
- Lexbase
- LexGain (LexNow)
- Haiku
- Ordalie
- Jimini AI
- Oro (Tomorro)
- Autres
- Conseils de lecture
Doctrine
Présentation de Doctrine : Est-il (encore) nécessaire de présenter Doctrine ? Il s’agit de l’acteur qui a fait bouger les éditeurs traditionnels en 2016. Rachetée en 2023 par deux fonds d’investissement pour un montant de 120 millions d’euros, l’entreprise s’est implantée en 2024 en Italie.
Les + :
- Une entreprise qui ne cesse d’innover (Document Analyzer, Flow)
- Un nombre de jurisprudences très important
- En droit fiscal, l’Encyclopédie by Doctrine (exhaustive, critique, appliquée etc.).
- Les données sont hébergées en Europe, en Allemagne.
- Accompagnement de la CNIL en matière de RGPD
- Le coût : un seul abonnement est requis, l’offre n’est pas segmentée en packs.
Les - :
- Son fonds éditorial/doctrinal est plus limité que Dalloz ou LexisNexis qui sont des éditeurs centenaires. Néanmoins Doctrine corrige le tir avec l’Encyclopédie by Doctrine, des commentaires et par l’intégration de flux RSS de revues en open access ou de blogs juridiques. Pour l’instant c’est un -, mais c’est remarquable pour une entreprise créée en 2016.
GenIA-L
Présentation de GenIA-L : L’outil d’IA du groupe Lefebvre Sarrut (Lefebvre Dalloz, Larcier-Intersentia avec Stradalex).
Les + :
- Son fonds éditorial et jurisprudentiel très important, crucial pour la qualité des réponses de l’IA
- Avec l’abonnement, il y a un “accès [aux] sources Lefebvre Dalloz”
Les - :
- Le coût. Il faut compter 250€HT/mois par utilisateur pour une structure de moins de 50 juristes.
- Un nombre de requêtes fortement limité (200-300 requêtes par mois). Pour un tel tarif, c’est peu.
Lexis + AI
Présentation de Lexis+ AI : L’outil IA de LexisNexis
Les + :
- Son fonds éditorial et jurisprudentiel très important, crucial pour la qualité des réponses de l’IA
- Une IA basée sur plusieurs modèles de langage (LLM)
- LexisNexis investit 1,7 milliard de dollars dans l’IA
Les - :
- Les données sont hébergées aux États-Unis. Donc à noter une soumission aux législations extraterritoriales telles que le Patriot Act américain.
- Les prompts sont récupérés par LexisNexis (ils sont néanmoins anonymisés).
Lamyline New
Présentation de Lamyline New : Lamyline New est l’outil IA de Lamy Liaisons, l’éditeur de référence en droit social.
Les + :
- Un fonds éditorial et jurisprudentiel
- Un partenariat avec Pappers
- Les données sont hébergées en Suède (Microsoft Azure)
- Les prompts ne sont pas récupérés par Lamy Liaisons
Les - :
- Un outil encore très récent
- Quel tarif ?
Lexbase
Présentation de Lexbase :
Les + :
- Son fonds éditorial et jurisprudentiel important, crucial pour la qualité des réponses de l’IA
Les - :
- L’IA n’est disponible que pour le pack Intégral à 1395€ HT/an.
LexGain (LexNow)
Présentation de LexGain (LexNow) :
Les + :
- Son double fonds éditorial et jurisprudentiel au Luxembourg et en Belgique (plus des revues partenaires), crucial pour la qualité des réponses de l’IA
- Pas de coûts supplémentaires. De plus, les tarifs de LexNow sont attractifs et ne sont pas segmentés en packs.
- A l’instar des autres éditeurs, les sources sont identifiées.
Les - :
- Logiquement, Legitech et Anthemis sont des éditeurs luxembourgeois et belges, donc ne sont pas adaptés au droit français.
Haiku
Présentation d’Haiku (ex-Clerk) : Fondée en 2023 à Bordeaux, elle a levé l’année suivante 1,4 millions d’euros. Le CEO et cofondateur d’Haïku est un doctorant en droit à l’Université de Bordeaux.
Les + :
- Données hébergées en Europe
- Connexion à “l’ensemble de votre GED”
- Le profil du cofondateur de doctorant est très intéressant, d’autant plus pour une legaltech.
Les - :
- L’accès à la doctrine (un point propre à toutes les legaltechs).
- La jeune pousse est encore très récente, à voir si elle aura les reins solides face aux mastodontes. On le lui souhaite !
Ordalie
Présentation d’Ordalie : Cofondée par Baudouin Arbarétier et Léa Fleury (ex-Baker McKenzie), Ordalie est une IA au service du droit.
Implantée à la Station F, la jeune pousse est très prometteuse ! Son récent partenariat avec le Barreau de Paris confirme cette intuition.
Les + :
- Données hébergées en France
- Legal OS - Possibilité de connecter ses archives de manière sécurisée
- Un tarif attractif (57€ HT/mois/utilisateur, 46€ HT/mois/utilisateur pour la formule annuelle)
- Le nombre de requêtes est illimité !
- Ils ont développé leurs propres modèles d’IA, spécifiquement entraînés sur le droit français. Certains sont publiés en open source !
Les - :
- L’accès à la doctrine (un point propre à toutes les legaltechs).
- La jeune pousse est encore très récente, à voir si elle aura les reins solides face aux mastodontes. Toutefois, on lui souhaite un très bel avenir !
Jimini AI
Présentation de Jimini AI : Cofondée en 2023 par Raphaël Arroche et Stéphane Béreux, elle boucle un amorçage à 1,9 million d'euros quelques mois plus tard.
Les + :
- Données hébergées en France.
- Comme Ordalie, une connexion à votre base de données documentaire est possible de manière sécurisée.
- Le profil des deux cofondateurs est très intéressant.
Les - :
- Une start-up en phase early-stage ; à voir si elle tiendra dans l’univers des legaltechs. Comme Ordalie, on le lui souhaite grandement !
- L’accès à la doctrine (un point propre à toutes les legaltechs).
Oro (Tomorro)
Présentation d’Oro : Oro est l’IA juridique de Tomorro. Il s’agit de l’outil le plus prometteur et le plus spécialisé pour la rédaction de contrats juridiques.
Les + : (à venir)
Les - : (à venir)
Autres
Nous n’oublions pas d’autres IA juridiques ou encore des outils traditionnels non-spécialistes.
- AlterEgo (I’IA juridique du Groupe Revue Fiduciaire)
- Predictice
- MA-IA, LEX-IA.
- JuriBot (by Aïkan)
- AutoLex
- Aria (Place du droit)
- LegiGPT
- I-Legal
- JuriPredis
- OpenAI (ChatGPT)
- Perplexity
- Etc.
Conseils de lecture
Pour en savoir plus sur l’intelligence artificielle juridique, nous vous conseillons de lire :
- Emmanuel Barthe, Intelligence artificielle en droit : derrière la "hype", la réalité, Precisement.org
- Carole Guelfucci, Les outils d’IA juridiques à l’heure des comparaisons, Serendipidoc
- Vie publique, Intelligence artificielle générative : quels effets sur les métiers du droit ?